La FinTech va-t-elle révolutionner le secteur financier ?

Les FinTechs ont le vent en poupe. Et pourtant, d’après une récente étude menée par Deloitte, 83% des Français disent ne pas savoir ce qu’est une FinTech. Peu connaissent le terme, mais ils sont, toutefois, de plus en plus nombreux à utiliser ces technologies qui révolutionnent le secteur de la finance. D’ailleurs, toujours selon cette même étude, c’est aujourd’hui 25% des Français qui se disent prêts à quitter leur banque au profit des services opérés par une FinTech.

Monnaies virtuelles, nouveaux moyens de paiement, financements participatifs, aide à la trésorerie, banques en ligne ou comparateurs de prix sont autant de secteurs que les jeunes start-ups de la finance sont prêtes à transformer.

Pourquoi tant d’engouement pour ces services encore nouveaux sur le marché ? Se pourrait-il que ces start-ups à la pointe technologique fassent de l’ombre aux banques, restées, jusqu’à présent, indétrônables ?

Les débuts de la FinTech

Les secteurs touchés par la révolution numérique sont nombreux. Pourtant, ils affichent quelques similitudes. Il s’agit, bien souvent, de secteurs où l’insatisfaction de la clientèle est importante, et où, il n’y avait, jusqu’à présent, que peu d’alternatives. Puis Amazon a révolutionné la grande distribution, Blablacar les moyens de transport, Uber les taxis, Airbnb l’hôtellerie et les FinTechs le secteur bancaire.

La première FinTech serait apparue vers 2010, soit quelques années après le krach boursier. Le développement des FinTechs est la conséquence d’une nouvelle génération, à la pointe technologique, peu confiante envers les instituts financiers traditionnels, mais aussi et surtout, qui veut s’affirmer au sein de l’économie.

Il n’est alors plus question de laisser un secteur dominer le reste de l’économie. Les nouvelles start-ups veulent apporter la concurrence nécessaire au bon développement du marché. Elles apportent un réel vent de changement et affichent un désir de faire les choses autrement.

Plus éthiques, plus transparentes, une meilleure écoute et des prix abordables, les FinTechs ont su répondre aux besoins des consommateurs. Elles séduisent, attirent de nombreux investisseurs, font couler l’encre des journaux et emboîtent le pas sur un nouveau circuit de consommation. Un circuit où les particuliers aussi ont leur mot à dire.

La FinTech à l’heure d’aujourd’hui

Entre 2010 et 2016, 132 milliards de dollars ont été investi dans les FinTechs à l’échelle mondiale. Ces parts d’investissement ont, toutefois, baissé de 47% entre 2015 et 2016. Cette baisse s’explique principalement par les incertitudes politiques liées au Brexit et aux élections américaines.

Fintech revolutionner secteur financier?

Pour ce qui est de la France, on dénombre près de 150 entreprises fintechs. L’investissement dans les FinTechs françaises s’est élevé à 167 millions d’euros en 2016. Londres s’affirme comme la capitale européenne, voire mondiale de la FinTech. S’ensuivent l’Allemagne, puis la France en 3ème place du podium européen.

Malgré ce classement prometteur, les FinTechs doivent encore convaincre les Français, qui restent méfiants face à ces nouvelles technologies. En effet, seulement 27% d’entre eux utilisent des services fintechs, contre 42% pour leurs voisins européens du Royaume-Uni et 69% en Chine. La sécurité liée à la technologie est une des principales inquiétudes des Français qui ne sont que 41% à avoir confiance dans les progrès technologiques du secteur de la banque. Une tendance qui devrait, néanmoins, changer pour suivre le reste de l’Europe avec une confiance à 62% pour les deux leaders européens de la FinTech.

Quelles sont les perspectives d’avenir de la FinTech?

Beaucoup envisagent les FinTechs comme une menace pour les acteurs traditionnels de la finance. Et elles pourraient le devenir. Cependant, une collaboration entre les deux secteurs semble être une alternative plus réaliste. Les banques bénéficient d’une réputation longue de 4000 ans, ainsi qu’une garantie de sécurité dont les technologies ne bénéficient pas encore. En revanche, les FinTechs bénéficient de connaissances technologiques ultras développées et savent pointer là où les banques n’ont pas su le faire : remettre les besoins du client au centre. Les FinTechs sont probablement une évolution et modernisation du secteur bancaire resté trop longtemps traditionnel.

Marie-Claire Capo-Bianco, responsable de la banque de détail en France chez BNP Paribas a déclaré lors de la journée de la FinTech Revolution en 2016 : « Les banques ont une expérience industrielle d’un métier de protection (sécurité, conformité, etc.) dans une volumétrie conséquente. C’est un élément de confiance fort. Les FinTechs, elles, apportent l’agilité. Il faut conjuguer les deux et c’est bien là notre ambition »

Et les fusions entre banques et FinTechs affluent. HSBC a déjà investi près de 50 millions de dollars dans 8 entreprises fintechs. Le leader en assurances AXA a, pour sa part, investi 200 millions d’euros dans les FinTechs liées aux secteurs de l’assurance : les AssurTechs.

Ces partenariats sont la preuve même que les FinTechs jouent, elles aussi, dans la cour des grands. Et il semblerait que les leaders du marché financier préféreraient les avoir en tant qu’amies plutôt qu’ennemies. Il reste, toutefois, à espérer de ces partenariats que les FinTechs, ces start-ups innovantes, éthiques et souvent décrites comme funs, ne perdent pas l’esprit indépendant, challengeur et tourné vers le client qui les caractérise aujourd’hui et séduit le monde entier.

Article rédigé en collaboration avec MONEYBANKER

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